Longtemps gérés sous l'égide de la très officielle Fédération Française Motocycliste (FFM), les Moto Clubs organisaient des compétitions locales (vitesse, cross) et des rassemblements.

Ces rassemblements étaient encadrés par des réglementations strictes et coûteuses, et des ''championnats de moto-tourisme" distribuaient des points aux participants.

Avec le retour des "machines de papa" bricolées par les jeunes, et l'arrivée des motos Japonaises (au milieu des années 60) dans un contexte social en pleine mutation (Cf. 1968), les jeunes motards se rebellent, s'affranchissent et créent les Moto Club Pirate (MCP).

Ces MCP, souvent constitués d'une petite bande de potes, n'ont plus aucun lien avec la FFM, qui se recentre alors sur la compétition. 

Les organisations des MCP sont bien plus souples (quand il y en a ...), même bricolées et spontanées parfois. Ils organisent souvent des concentrations difficiles (les hivernales) où "tu ne peux pas te plaindre de quoi que ce soit, puisque personne ne t'a obligé à venir" ...  

L'évolution va dessiner 4 tendances :

 1 : on se démène pour accueillir une concentre, les bénévoles d'une petite équipe se fatiguent              2 : on réduit les nombre de participants pour limiter la taille des événements (invitation)                            3 : on "bétonne" un règlement et un fonctionnement pour que la concentre ait lieu tous les ans                4 : on fait des rassemblements par intérêt commun (marque, type, ...)

Après une dizaine d'années de "piraterie", en 1978 les revendications des motards, hostiles aux taxes spécifiques envisagées par le pouvoir politique, vont se fédérer via la création de la Fédération Française des Motards en Colère (FFMC). 

L'aspect revendicatif assuré par la FFMC, les Moto Club se tournent alors vers le fonctionnement associatif classique (loi 1901 à but non lucratif) qui donne à chacun une identité et un fonctionnement spécifique. C'est ce qui rend possible aujourd'hui la très large diversité du monde associatif motard, dans lequel on trouve des objectifs, des fonctionnements et des moyens parfois complètement différents.

 On organise moins pour les autres, et peut-être "consomme-t-on" différemment ?

La pratique de la moto ayant évolué, la "piraterie" se rencontre moins souvent, et seuls quelques MCP discrets restent avec un état d'esprit "libertaire".