• Episode 4 : les années creuses, 1958 - 1960

    Avec la croissance économique, le besoin de confort orientera massivement les consommateurs européens vers l’automobile. Par exemple, la production de motos chuta en 1957 de 38 %. Les voitures populaires, familiales et accessibles feront perdre son statut social à la moto et une grande partie de son industrie s’écroulera en quelques années. 

    La production française (des 125 et 175 cc) ne va pas résister aux charmes de l’automobile populaire (4CV et Dauphine Renault, 2CV Citroën), et à la guerre d’Algérie qui préoccupe d’avantage les jeunes gens de l’époque. L’industrie française va se spécialiser dans le cyclomoteur (Peugeot, Motobécane, Solex) et ne va pas suivre l’industrie moto Anglaise qui domine alors encore. 

    Les motards des années 60, sont souvent catalogués comme des « voyous » aux blousons noirs. Leurs pratiques étonnent et dérangent la tendance générale qui est plutôt la recherche du « tout confort », ils se réunissent en « bande », et leur étrangeté fait un peu peur. Ils roulent parfois encore avec d’anciennes machines, tant que ça tient, tant que c’est bricolable.

     

    Episode 4 : les années creuses, 1958 - 1960

    Episode 4 : les années creuses, 1958 - 1960

    Pourtant, à la fin des années 60, deux faits majeurs vont progressivement influer sur le milieu motard : la jeunesse aspire à des libertés nouvelles (musicales, sexuelles, dans l’organisation du travail, dans les loisirs et les voyages, dans l’autonomie et les capacités de choisir) ; et la production japonaise (alors de petite et moyenne cylindrée) apporte quelques innovations remarquées (performances, coloris...) 

    Dans sa grande majorité la population motarde, souvent d’origine modeste, aspirait à une nouvelle forme de liberté, et rejette le système social en place. C’est alors qu’apparaissent les premiers rassemblements, qui permettent d’affirmer le refus des modèles en place, tels que le « boulot, métro, dodo », ou celui proposé par une vieillissante FFM... 

    C’est aussi l’époque des premiers rassemblements spontanés du vendredi soir sur la Place de la Bastille, après ceux d’Alésia à Paris. Viendront ensuite d’autres lieux de rencontres parisiens tels Rungis, puis plus tard le circuit Carole (du prénom d’une des victimes des rassemblements dits « sauvages » de Rungis). 
    Episode 4 : les années creuses, 1958 - 1960
    La grande production motocycliste d’alors est d’origine Anglaise avec quelques modèles phares, tel que : chez Norton la 650SS, les Commando 750 et 850 ; chez Triumph les nombreuses Bonneville, la Trident, l’X75 Hurricane; chez BSA, la Gold-Star, la Rocket 3. D’autres machines de marques anglaises roulent également : les Royal-Enfield, Gus-Khun, Ariel, Mtachless, AJS, Velocette, Vincent... 
    Les allemandes BMW, les Italiennes Moto-Guzzi, Laverda, Morini et Ducati... complètent le plateau des machines communément en circulation. 

    Mais les Japonais (70 marques environ) s’introduisent maintenant sur le marché européen avec des petites et moyennes cylindrées (Honda, Kawasaki…)… 
    Inspirés par les productions européennes, on s'aperçut très vite que leurs moteurs étaient aussi performants, sinon plus, que les meilleurs européens. 

    Episode 4 : les années creuses, 1958 - 1960

    Episode 4 : les années creuses, 1958 - 1960

    Munis d’une extraordinaire et très belle expérience en vitesse, on se rappelle des Honda multicylindres 4T (125cc, 5 cyl ; 250cc 6 cyl) pilotées par des champions du monde comme Jim Redman et Mike Hailwood (Mike the bike), des 50 cc Suzuki 2T, 2 cyl, 14 vitesses, au régime maxi à 17500 tours/minute…), les ingénieurs japonais ont mis leurs connaissances au service de leurs productions destinées au grand public. 



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