• Merci les Rennais !

    Entre 1953 et 1955, les "Castors" de Rennes construisent 91 maisons dans le quartier de la Binquenais, au sud de la ville.

    Pour la "petite" histoire, au sortir de la 2° guerre mondiale, les besoins de logements sont énormes, et c'est l'époque ou les bâtiments HLM poussent comme des champignons. Des personnes préférant habiter dans des petites maisons individuelles, s'associent alors en coopérative : les Castors.

    Le principe est simple : on construit ensemble pour des coûts moins élevés, avec les compétences et la bonne volonté de tous (et l'aide de professionnels), des maisons identiques ... qu'on va attribuer par tirage au sort une fois le chantier terminé. 

    C'est sur cette histoire que va se forger une culture, une identité, une vie de quartier, de la solidarité et (déjà) du "vivre ensemble" de qualité. 

    Merci les Rennais !

                                                                                                                           (maison type "castor" 1955)

    Merci les Rennais !   

     

     

     

     

     

    et moi en 1967 (j'avais 10 ans) j'habite alors au 10ème étage, tout au bout de l'immeuble "banane" de la Binquenais (sorti de terre en 1961), juste de l'autre côté du boulevard Oscar Leroux.

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     Avec une vue imprenable sur le quartier, notamment sur la Rue Albert Briand et la Rue Raymond Hermer, le gamin remarque vite les particularités des lieux... notamment la présence de motos dans 2 ou 3 maisons !

    Je voyais bien les petites cylindrées passer dans le quartier (Yam, Suz, Honda, MZ ...), les moyennes (Honda, MZ, Yam, Jawa, Suz, Ducati ...) et les plus grosses (BMW, Honda, Guzzi, Laverda, Triumph, Norton ...). Certains vendredi soir ou samedi, l'activité semblait plus intense, des petits groupes se rassemblaient puis disparaissaient dans les rues et sur le boulevard.

    Poussé par ma curiosité, il m'est arrivé quelque fois de traverser le boulevard, pour m'approcher de ces endroits déjà magiques pour mes yeux d'enfant. 

    Au pied des portails des jardins et des portes de garage... je découvre des jeunes (probablement entre 16 et 25/30 ans) qui semblent avoir une passion particulière. Je comprends vite que ce sont ce qu'on appelle "des motards". Je repère rapidement quelques codes (le langage, les vêtements) et les humeurs plutôt sympathiques et rigolardes du milieu.

    Je devine aussi que certains regroupements vont précéder des balades parfois lointaines ... quand les bécanes partent en janvier, avec des manchons, des sacoches et des sacs arrimés sur les porte-bagages ... avec des pilotes toujours enthousiastes ! Peut-être des membres du Condate Moto Club de l'époque ?  

    Des photos de l'époque   Merci à leur auteur Rapha, qui les publie sur l’excellent  site "concentres d'hier"wink2

    J'assiste donc rêveur, en vrai mais avec distance, à des petits morceaux de vie des motards que je vois habituellement depuis ma fenêtre. Dès lors, mon imagination galope, ma petite "culture" motarde naissante et secrète s'enrichit vite. A 11 ans, sur mon premier vélo, je pousse régulièrement jusqu'à la Rue de Nantes, où Pierre Bégasse tenait son fameux bouclard (Bm, Jawa, CZ, et les Anglaises). 

    C'était également le lieu de Rdv de nombreux motards, là où juste avant de partir en concentre, on pouvait trouver un passager pour partager les frais d'essence... 

    coolUn grand merci aux Rennais d'alors, sans qui ma passion n'aurait peut-être jamais débuté ... Franchement, ça aurait été dommage de ne pas vivre ça !  

                                                             En savoir plus sur les castors de Rennes (BD)


  • Commentaires

    1
    Alain
    Lundi 13 Février 2017 à 08:07

    Tirage au sort ? Ça devait faire des déçus, à moins qu'ils ne retentent leur chance sur un autre chantier ?

     

     Nostalgie. Moi aussi, à 10 ans, j'habitais dans une barre de HLM, mais je ne rêvais pas encore de moto.

    Alain 

    2
    Lundi 13 Février 2017 à 15:50

    wink2 Pas de déçus, puisque chaque famille participante (aide active aux travaux + financement) avait son lot à la fin du chantier.

    Et il y avait autant de lots, donc de maisons, que d'inscrits !

    Cette formule, c'est pô le loto où il y a 12 millions de joueurs et un seul gros gagnant ... donc 11 999 999 "baisés" (s'cusez la vulgarité) clown

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