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Roland, acte 4 : de la route au circuit de Nogaro, et une gamelle, une ...
Mais revenons à nos moutons...
Nous chevauchions au pays des mousquetaires, et les duels étaient permanents. Comment savoir qui avait la plus grosse ?
Un seul moyen, le circuit de Nogaro, haut lieu des sports mécaniques. Je connaissais bien ce circuit créé en 1960, j’avais 6 ans et je regardais les gros engins de chantiers.
Le dimanche, nous allions user nos Dunlop K81 et tester la concurrence. Ce jour la, nous n’étions que deux à vouloir en découdre, le gros de la troupe étant posté dans les tribunes pour assister au combat. Les formalités de l’époque n’étaient pas contraignantes : 50 frs (8€), un casque, des gants.....point.
J’étais donc en conformité avec le règlement : casque, gants, pantalon treillis et baskets. Mon collègue J.Pierre sur sa Ducati 900 était mieux équipé (normal, c’est imprévisible une italienne).
Nous sommes peu nombreux sur le circuit et le rythme s’accélère, la bagarre est rude. Le bout de la ligne droite arrive, pas question de se jeter sur les freins le premier......question d’honneur. La Ducati ira dans le bac à sable et abandonnera le duel.
Moi, j’en voulais pour mon argent et voulais régler son compte à un prétentieux, juché sur une BMW R 90S. Ah le fourbe, il me déposait l’enculé en bout de ligne droite, mais je freinais plus tard et me jetais dans la courbe à droite avant de redresser et me rejeter dans un gauche.
C’est sûr, les copains devaient hurler mon nom au passage de la ligne d’arrivée. Après plusieurs tours et le même scénario, j’abordais l’avant dernier virage avant la ligne d’arrivée
La gloire était proche ! Mais le destin parfois cruel. J’étais sur l’angle gauche, le plus aigu de ma carrière. Je revoyais mon professeur de math/physique, nous expliquant que si le centre de gravité sortait de la surface de sustentation, le déséquilibre serait inévitable...
... et je m’écrasais comme une grosse merde, trahi par mon K81 avant, mais surtout par un excès de confiance et d’orgueil. Heureusement, pas de contact avec le rail de sécurité(sans double glissière). Sonné et immobile, j’entendais des voix du style: «il est mort », « pas surprenant, ils roulent comme des cons ». Bref, des mots tendres, qui disent que vous êtes vivant.
Bon ! Assez flemmardé, lève toi et marche !!! A peine debout, c’est l’horreur...........où est ma basket gauche ? Mon genoux ressemble à une pizza aux anchois avec beaucoup de câpres.......c’est bon les câpres, hein ! Les copains arrivent, ayant vu passer la BM, seule ?Ma monture a une hémorragie du carter gauche et de multiples contusions. L’explication de ma chute par Archimède ne pouvait me satisfaire. La science n’y était pour rien, le fait est que je n’avais plus de béquille centrale !
Mais bon sang mais c’est bien sûr ! Je n’avais plus ce doux frottement pour m’alerter, cet ange gardien me disant « fais gaffe, tu vas te vautrer ». C’est dingue le motard cherche toujours à se justifier !
Le retour se fera en VSL ( 4L d’un copain, élève infirmier). Je sais,le hasard fait bien les choses. De retour à Auch, et après la prise de quelques élixirs (Ricard) dispensés par mon soigneur, il fallait élaborer un plan d’action pour rapatrier ma bécane. Pas question qu’elle agonise dehors.
Mon copain Bébert (V7 sport) se porta volontaire, aidé de quelques gueux, soudoyés pour l’occasion. Il disposait d’un fourgon, mais en arrivant sur place, le circuit était fermé, merd' merd' merd' ...
Mais une mission est une mission, il fallut donc découper le grillage (!) pour ramener la monture à son propriétaire. Après guérison complète, l’animal fut vendu à un jeune permis. Après une visite de courtoisie chez SOFINCO (cousin germain de CETELEM), j’allais choisir une nouvelle monture. à suivre
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Commentaires
2CatMardi 15 Janvier 2019 à 19:53Toujours la même poésie !! Mdr à qd le best seller? Y en a qui finisse en prison pour moins que ça.... Smac
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